04/01/2012
Cette année CCD Design (l'ancien nom de CCD Agency) fête ses dix ans ! L'occasion pour moi de jeter un rapide coup d'oeil dans le rétro et de voir le chemin parcouru en une décennie d'Internet.
Alors que la bulle Internet a éclaté début 2000, de retour de ses études au Canada, Christophe Cussigh-Denis fonde CCD Design, pour donner un nom à son activité de webdesigner freelance. C’est pourtant dans cette ambiance morose, où faire le tri entre les margoulins, les prestataires sérieux et compétents est très difficile pour les entreprises désireuses d’être présentes sur le web (le métier est jeune et se cherche encore) que démarre l’activité de CCD Design. Rapidement, grâce à la confiance d’Ubisoft notamment, le succès est au rendez-vous et les projets s’enchaînent sans temps mort.
En 2002 sort un OVNI dans le monde des navigateurs web : Firefox (appelé à l’époque Phoenix, puis Firebird). C’est en 2004 que la version 1.0 est dévoilée. La Fondation Mozilla s’attaque alors au monopole de Microsoft et de son Internet Explorer poussif. En proposant un meilleur support des standards web et un affichage beaucoup plus rapide des pages web, Firefox grignote au fil des ans des parts de marchés à Microsoft, libérant par la même occasion la créativité web. On voir alors apparaître de nouvelles technologies jusque là réservées aux projets expérimentaux : support massif des feuilles de styles, JavaScript, Ajax, HTML5, etc.
Aujourd’hui Internet Explorer ne représente plus que 40% du marché des navigateurs et la guerre est rude entre Chrome, Firefox, Safari ou même Internet Explorer qui se voit contraint d’innover pour garder sa position de leader. Ce dynamisme permet des progrès rapides en matière de support des nouvelles normes, notamment HTML5 et CSS3 qui permettent de donner un coup de jeune au web.
C’est en 2005 que la part de l’e-commerce dans la VAD (Vente à Distance) dépasse les 50%, avec un chiffre d’affaires de près de 9 milliards d’Euros. En progression constante, le e-commerce représentait 30 milliards en 2010.
Sorti au début de l’année 2005, YouTube profite d’une avancée technologique majeure : la possibilité de lire des vidéos sur le web sans devoir disposer d’un plug-in particulier (souvent QuickTime à l’époque) si ce n’est Flash qui est alors installé sur la quasi totalité des ordinateurs. Ajoutez à cela la généralisation des connexions hauts-débits de type ADSL et le succès est rapidement au rendez-vous. Pour preuve, Google rachète alors YouTube l’année suivante pour la coquette somme de 1,65 milliard de dollars.
En 2006 c’est au tour de Facebook et de Twitter de voir le jour. Ces réseaux sociaux sont devenus aujourd’hui incontournables. Ils permettent à tout à chacun de publier très facilement du contenu sur le web, à l’image de YouTube. Facebook ne percera toutefois en France que deux années plus tard, essentiellement au moment de sa traduction en Français. Twitter quant à lui peine à percer en France, si ce n’est dans certains domaines spécifiques (marketing, politique, high-tech). Fréquenté par tous les influenceurs, Twitter est toutefois un outil très important aujourd’hui, même en France.
Le web devient alors “main stream”. Il n’est plus réservé aux initiés et ne demande plus de compétences techniques fines pour pouvoir s’y exprimer. Les blogs avaient amorcés dès 2003 le phénomène. Mais les réseaux sociaux enfoncent le clou en proposant des outils plus simples et un format plus accessible (textes courts, commentaires éclairs, photos et vidéos publiées facilement).
Janvier 2007, Apple frappe un grand coup avec la sortie de l’iPhone : le smartphone qui révolutionnât le monde du mobile et par ricochet le monde de l’Internet mobile. Pour la première fois, l’usage de l’Internet nomade était simple et convivial. Les smartphones représentent aujourd’hui la majorité des ventes de téléphones mobiles et près de 30% de l’audience Internet en France se fait sur les mobiles. La grande nouveauté avec l’iPhone réside également dans un nouveau concept : l’application. Désormais, Internet n’est plus uniquement accessible depuis un navigateur web, mais également depuis des centaines de milliers d’applications spécifiques, avec au passage un droit de regard de la part d’Apple qui valide ou censure les applications qui son distribuées via un unique canal de diffusion contrôlé à 100% par la firme de Cupertino. Chaque grand site se doit d’avoir son application. Tout un business se crée autour de ces dernières. Un business très rentable pour Apple qui se retrouve alors au centre de ces flux.
Petit à petit Internet sort des ordinateurs pour envahir les nouveaux objets du quotidien que sont les smartphones, tablettes et autres “devices”. On est alors connecté en permanence et l’Internet social occupe de plus en plus de place et atteint de plus en plus de monde. L’Internet universel, libre et neutre que l’on connaissait jusqu’alors change doucement de visage au profit de médias géants tels Facebook ou Apple, cloisonnant alors Internet en différentes zones hermétiques les unes par rapport aux autres.
Alors qu’on croyait qu’Internet allait mondialiser les échanges et le savoir, les nouveaux usages nous montrent plutôt un retour vers le local, voir l’hyper local, notamment via les systèmes de géolocalisation comme Foursquare ou bien les tendances en matière de recherche sur les moteurs de recherche.
La tendance pour les mois à venir est clairement vers un renforcement des géants en place et à une généralisation du mobile et du social. Certaines études montrent d’ailleurs que dès 2013 le trafic Internet sera plus important sur les mobiles que sur les postes classiques (ordinateurs de bureau ou portables). Le e-commerce, notamment en France (où 45% des internautes ont déjà fait un achat en ligne), a encore une belle marge de progression comparé à nos voisins Européens comme l’Allemagne (56%) ou le Royaume Uni (66%).
Difficile d’imaginer l’évolution d’Internet sur les dix prochaines années, mais une chose est sûre : Internet de 2022 ne ressemblera pas beaucoup à celui d’aujourd’hui ! Cela nous promet donc de beaux challenges à relever et des nouvelles opportunités à saisir !
Christophe Cussigh-Denis
Fondateur de CCD Agency en 2002, Christophe dirige les projets de l'agence. Performant et consciencieux, il place l'écoute et le conseil au cœur de son métier pour mener les projets de façon précise et rigoureuse.
Article recommandé
Toujours pour marquer les dix ans de CCD Design (l'ancien nom de CCD Agency), nous avons compilé quelques chiffres clés sous forme d'infographie sur l'évolution d'Internet en France : internautes, haut débit, parts de marchés, e-commerce et temps passé sur Internet.
Christophe Cussigh-Denis