Twitter, mon bilan après deux ans d'utilisation

Mon évolution de l’usage de Twitter au fil des mois

C’est en mars 2009 que je crée mon compte Twitter perso. Puis un mois plus tard celui de mon agence web : @CCDAgency. Je gère également quelques autres comptes mais plus ponctuellement.

Les premières semaines, je me suis contenté d’observer et de comprendre un peu ce microcosme qui fourmille de règles non-dites et d’usages spécifiques. Qui n’a pas été perdu à son arrivée sur Twitter avec les termes de followers, RT, hashtags et autres #FF…

Au début je me mets à suivre un peu tout le monde. Je me retrouve rapidement avec une timeline qui m’assomme en permanence de tweets et qui devient un magma d’informations difficile à suivre. Comment faire le tri parmi ces milliers d’infos, de liens et autres mentions ? Je me surprend même parfois à rester “scotché” devant ce flux et à cliquer un peu sur tous les liens proposés. Je ne vous dit pas comment ma productivité quotidienne en a pris un sacré coup !

J’en viens à la conclusion qu’il va falloir que je modère mon utilisation de Twitter mais aussi que je sélectionne plus précisément mes abonnements (followings), quitte à “unfollow” (c’est-à-dire supprimer de ses abonnements) des comptes que je jugerai rapidement inintéressants.

J’ai atteint aujourd’hui, je pense, un rythme de croisière. J’ajoute que rarement de nouveaux abonnements. J’ai parmi mes abonnements des gens qui m’apportent réellement une information efficace pour mon business. Mon client Twitter est ouvert en permanence mais je ne regarde ma timeline que quelques fois par jours, quitte à admettre de ne pas tout suivre. Au pire, si une info est vraiment pertinente, elle aura tendance à repasser dans mon flux tôt ou tard.

En ce qui concerne mon implication, j’utilise Twitter exclusivement à des fins professionnelles. Je diffuse des informations que j’estime pertinentes en rapport avec mon secteur d’activité : le webdesign, le marketing Internet et le référencement. Sur mon compte perso, je publie des informations plus pointues et techniques (comme des liens vers des tutoriaux ou des astuces techniques pour la conception web) alors que je réserve au compte de l’agence des informations qui peuvent être susceptibles d’intéresser mes clients ou mes prospects. Ce sont donc souvent des liens vers des études, des informations sur les tendances ou les bonnes pratiques web.

Une journée type sur Twitter

Mes flux Twitter sont, avec mes mails et mon compte Facebook, les premières choses que je consulte lorsque je démarre mon Macbook le matin devant le petit déjeuner. À ce moment là de la journée j’utilise Twitter un peu comme une chaîne d’information en continu. S’il s’est passé quelque chose d’important durant la nuit, ce sera forcément sur Twitter.

Après avoir emmené les enfants à l’école, la journée professionnelle démarre effectivement. C’est au tour de mon Mac Pro de prendre le relai. Là aussi, Twitter, Mail et Facebook s’ouvrent automatiquement au démarrage de l’ordinateur. Je traite les mails urgents et jète un oeil rapide sur mon flux Twitter. Si je vois une ou plusieurs infos pertinentes, je les retweet. S’il s’agit de liens vers des articles qui méritent une lecture approfondie, alors je stock dans mes signets les pages en question. Dès que j’ai un peu de temps libre, je consulte alors ces articles et les rediffuse sur Twitter si j’estime qu’ils peuvent intéresser mes abonnés.

La dernière phase de l’utilisation de Twitter est en soirée. Après une longue journée de travail et avoir couché les enfants, la soirée est généralement constituée d’une séance de télévision avec le Macbook ou l’iPad sur les genoux. Si le programme télé n’est pas très captivant (comme souvent…) alors je profite de ce moment pour lire tous mes articles qui étaient en attente de lecture. Là aussi si j’estime que certains peuvent être utiles, alors je programme une diffusion via Hootsuite, un service qui permet, entre autre, de décaler dans le temps la diffusion de Tweets. Je programme mes messages pour le lendemain au fil de la journée.

Qu’a apporté Twitter à mon entreprise ?

Je pense que pour CCD Design Twitter a permis essentiellement deux choses :

• La mise en place d’une visibilité sur ce nouveau média. Avec près de 300 abonnées, le compte @CCDAgency n’est certes pas le plus populaire de Twitter (tout en sachant que je ne suis pas parti à la chasse aux followers comme certains ont pu le faire) mais cette petite notoriété est tout de même appréciable. Pour le moment l’entreprise n’a toutefois gagné aucun nouveau client direct grâce à ce support. Là aussi essentiellement car je n’utilise pas Twitter à des fins de prospection.
• Lorsque je recherche une compétence particulière pour un projet, Twitter me permet de recruter rapidement un indépendant disponible et compétent. Bien souvent les annonces de missions ou d’emploi sont diffusées à grande échelle. Cela permet un gain de temps et d’argent appréciable. Depuis peu je n’utilise plus que Twitter lorsque j’ai besoin de recruter un freelance. Avis aux amateurs ;)

Que m’a apporté Twitter personnellement ?

D’un point de vue personnel Twitter a complètement remplacé mon lecteur de flux RSS. Grâce à ce réseau je reçois en permanence, pour peu d’avoir bien choisi mes abonnements, l’info qui m’intéresse depuis une multitude de sources différentes. Twitter est donc devenu ma principale source quotidienne de veille technologique et concurrentielle. J’avoue que, contrairement à un flux RSS, je peux “louper” une bonne info sur Twitter de part son côté “temps réel”, mais dirigeant une petite structure où je dois assurer tous les postes (commercial, technicien, designer, référenceur, community manager…), Twitter me fait gagner un temps fou sur la partie veille de mon métier. Et ça, ça n’a pas de prix !

Les pièges et les déceptions de Twitter

Je l’ai constaté au début de mon expérience Twitter. Le principal piège, selon moi, est de vouloir suivre un maximum de personnes dans l’espoir de voir son nombre d’abonnements grimper. Cela peut faire l’objet d’une stratégie spéciale de présence sur Twitter mais ça ne correspond pas à mon usage de l’outil. L’autre piège est celui du temps. Comme Facebook, Twitter peut être très chronophage pour peu qu’on ne mette pas en place une stratégie claire d’utilisation.

Quant aux déceptions, elles sont nombreuses pour ma part. Les échanges réels entre utilisateurs de Twitter sont somme toute assez limités. Je n’ai pas vraiment fait de nouvelles rencontres grâce à ce réseau et les discussions se limitent souvent à quelques échanges de DM (messages privés) stériles. Est-ce que cela est lié à mon utilisation que je veux trop sérieuse ou bien à l’outil en tant que tel qui ne permet pas vraiment l’échange ? On peut par exemple suivre une personne sans que celle-ci vous suive et on ne peut pas commenter un Tweet, deux fonctions qui peuvent créer du lien comme sur Facebook par exemple. J’ai également très peu de vrais amis sur Twitter, étant quasiment le seul de mon cercle d’amis à utiliser cet outil.

Twitter en France : l’exception culturelle ?

Aurélien Tissoux en parle bien dans son article “Pourquoi Twitter a-t-il du mal à décoller en France ?” ainsi que Vidéonoob dans le billet “Pourquoi Twitter ne prend pas en France ?”. Voici regroupées les principales raisons possibles de l’échec de Twitter en France :

• Demande un certain effort pour comprendre l’usage de Twitter lors de ses premières utilisations.
• Un cruel manque d’ambassadeurs et de vulgarisateurs.
• La main mise par une certaine catégorie d’utilisateurs (early adopters) découragerait-elle l’adoption de l’outil par le plus grand nombre ?
• La limite des 140 caractères, est-ce trop peu pour le français ?
• Une communauté francophone trop professionnelle, pas assez axée grand public ?

Alors Twitter, incontournable aujourd’hui ?

Pour un professionnel du web comme moi, Twitter est un formidable outil qui me fait gagner du temps et participe à ma veille quotidienne. Aujourd’hui je ne pourrais pas m’en passer. Je ne suis pas persuadé que ce soit aussi pertinent pour un professionnel d’autres secteurs plus traditionnels, contrairement à Facebook par exemple qui est plus “main stream”.

Pour un usage privé, j’ai de sérieux doutes sur l’intérêt et l’attractivité de cet outil. Et si seuls les professionnels y trouvent leurs intérêts, alors utiliser Twitter en B2C relève selon moi d’un vrai challenge. Bien sûr il existe de nombreux cas de grandes entreprises américaines qui font de merveilleuses affaires grâce à Twitter. Mais en France, qu’en est-il ? À ma connaissance, il n’y a pas de “Success Story” française sur un usage massif et tout public de Twitter.

Et vous, quelle est votre expérience de Twitter ? N’hésitez pas à laisser votre témoignage en commentaire. De plus, les liens sont en DoFollow ;)